La pavane est une danse de cour lente du XVIe siècle, dansée près du sol par des couples disposés en cortège.
Son nom évoque la ville de Padoue dont elle serait originaire ou, selon d'autres sources, elle dériverait de l’espagnol pavo real qui signifie « paon » ou bien du verbe se pavaner car cette action se fait avec lenteur. Si la danse disparaît avec le XVIe siècle, la forme musicale subsiste jusque vers 1660. Associée à la saltarelle et surtout à la gaillarde, elle est décrite par Thoinot Arbeau dans son Orchésographie (1589) comme une danse binaire formée d'une longue et de deux brèves. Il y décrit la pavane Belle qui tiens ma vie et une Pavane d'Espagne qu'on danse « en marchant lentement en avant pour le premier passage », puis en reculant.
La pavane consiste en deux simples et un double en avant (marche), suivis des mêmes en arrière (démarche). On peut également continuer à avancer sur la deuxième partie, parcourant ainsi la salle en cortège de couples.
Les pavanes les plus marquantes du XVIe siècle sont celles de William Byrd. Elles sont suivies par une danse rapide, la gaillarde.
Au XIXe siècle, Camille Saint-Saëns a composé deux pavanes extraites de ses opéras Proserpine et Étienne Marcel (flûte et piano).
Parmi les pavanes « modernes », les plus célèbres sont celle de Fauré et la Pavane pour une infante défunte de Maurice Ravel.
Thoinot Arbeau, Orchèsographie 1589
« Le Gentil-homme la peult dancer ayant la cappe & lespee: Et vous aultres vestuz de vos longues robes, marchants honnestement avec une gravité posee. Et les damoiselles avec une contenance humble, les yeulx baissez, regardans quelquesfois les assistans avec une pudeur virginale. Et quant à la pavane, elle sert aux Roys, Princes & Seigneurs graves, pour se monstrer en quelque jour de festin solemnel, avec leurs grands manteaux & robes de parade. Et lors les Roynes, Princesses, & Dames les accompaignent les grands queües de leurs robes abaissees & traisnans, quelquesfois portees par damoiselles. Et sont lesdites pavanes jouees par haulbois & saquebouttes qui l'appellent le grand bal, & la font durer jusques à ce que ceux qui dancent ayent circuit deux ou trois tours la salle si mieulx ils n'ayment la dancer par marches & desmarches. On se sert aussi desdictes pavanes quant on veult faire entrer en une mascarade chariotz triumphantz de dieux & deesses, Empereurs ou Roys plains de majesté. »
— Thoinot Arbeau, Orchésographie, 1589, chapitre 9 « Pavane ».
Pavane Belle qui tiens ma vie
Paroles tirées de l'Orchésographie (1589) de Jehan Tabourot (1520–1595), dit Thoinot Arbeau. Ces paroles sont attribuées au roi François Ier, cette musique est à l'origine un choral religieux.
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